Eclairant (obus) : Munition qui, en fusant, libère une source lumineuse fixée à un parachute.

Ecole d’application de cavalerie : A Saumur, école destinée notamment à compléter et perfectionner la formation des sous-lieutenants et lieutenants de cavalerie.

Ecole de l’artillerie et du génie : A Versailles, établissement remplissant pour les sous-officiers d’artillerie, du génie et du train les mêmes fonctions que l’Ecole militaire d’infanterie.

Ecole militaire d’infanterie : A Saint-Maixent, école destinée aux sous-officiers d’infanterie souhaitant compléter leur formation et jugés susceptibles d’obtenir, à la suite d’un concours, le galon de sous-lieutenant.

Ecole polytechnique : Ecole destinée à la formation des armes dites savantes parmi lesquelles l’artillerie ou le génie.

Ecole spéciale militaire (Saint-Cyr) : A Guer, dans le Morbihan, école destinée à la formation des officiers d’infanterie et de cavalerie.

Carte postale. Collection particulière.

Ecole supérieure de guerre : Ecole de spécialisation destinée à la formation des officiers en vue de fonctions d’état-major ou de commandements supérieurs et, par là-même, ouvrant aux plus hautes responsabilités militaires. Le concours de l’Ecole supérieure de guerre est ouvert à tout officier subalterne pouvant justifier de cinq ans d’activité.

Ecoles de tir : Au nombre de trois, elles sont situées sur les camps de Chalons, du Ruchard et de la Valbonne et sont destinées à former, parmi les officiers et sous-officiers, les instructeurs de tir.

Ecrasement (tir de) : Tir d’artillerie destiné à écraser une troupe adverse sous les projectiles.

Efficacité (tir de) : Tir succédant au tir de réglage et dont la fonction est de toucher au but.

Embusqué : Terme désignant toute personne jugée comme profitant d’une situation peu ou pas exposée au feu.
Il est difficile d’objectivement déterminer qui est embusqué ou non dans la mesure où, à la guerre, une personne est toujours embusquée par rapport à une autre. Plus en retrait sur le champ de bataille, l’artilleur apparait bien souvent comme un embusqué aux yeux du fantassin. Par ailleurs, l’évolution de la guerre elle-même rend indispensable dans les usines d’armement la présence de centaines d’ouvriers spécialisés afin que se maintiennent le rythme et la qualité de production. C’est donc plus dans sa subjectivité que dans la réalité d’une description plus ou moins combattante qu’il faut comprendre ce terme.
Le terme d’embusqué ne nait pas avec la Première Guerre mondiale mais avec la loi de 1905 sur le service militaire.

Encagement (tir de) : Tir extrêmement dense ayant pour but d’encercler l’ennemi, de créer une sorte de cage de projectiles afin de l’isoler de tout renfort et de lui causer, au final, des dégâts considérables.

Enfield (fusil) : Arme réglementaire des troupes britanniques et de l’ensemble des forces armées du Commonwealth durant la Première Guerre mondiale. Ce fusil de calibre 7,62mm développé en 1907 dispose de dix cartouches en magasin et offre une cadence de tir de 15 coups à la minute chez un soldat entraîné.

Enfilade (tir de) : Tir d’artillerie sur un objectif donné visant à l’atteindre dans le sens de sa longueur.

Engagé volontaire : Se dit d’une personne qui, ayant devancé l’appel, s’engage dans l’armée pour une durée allant de trois à cinq ans à la Belle époque, et pour la durée de la guerre entre 1914 et 1918.
Derrière une attitude qu’il serait tentant de considérer comme résultant résolument d’un certain consentement patriotique, se cachent pourtant bien souvent chez les acteurs de nombreuses stratégies d’évitement. Le volontariat permettant à l’engagé de choisir son affectation, nombreux sont ceux qui optent pour l’artillerie et, ainsi, pour une arme moins exposée que l’infanterie.

Engagement : Dans le vocabulaire militaire, terme désignant un combat se déroulant sur un espace délimité et sur une durée restreinte, ce qui n’empêche pas par ailleurs qu’un engagement puisse se solder par un lourd bilan.  Opération se déroulant à un niveau essentiellement tactique tandis que la bataille se situe d’avantage à l’échelon stratégique.
Terme se rapportant également aux engagés volontaires, pour désigner leur contrat dit d’engagement.

Entente (triple) : Union diplomatique de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie résultant d’une série d’accords bilatéraux signés entre 1898 et 1905 dans le but de contrer la Triple Alliance et plus particulièrement l’Allemagne.

Carte postale. Collection particulière.

Entente cordiale : Accords signés en 1904 entre Paris et Londres et jetant les bases de l’alliance franco-britannique.

Entrée en guerre : Période particulièrement difficile à borner chronologiquement s’insérant entre l’avant-guerre et la guerre elle-même. L’entrée en guerre est un concept historiographique qu’il convient de distinguer de la mise sur le pied de guerre. D’un strict point de vue militaire, à l’échelle d’une unité telle que le 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo, l’entrée en guerre est avant tout une dramatique accélération du temps, moment de la confrontation avec la guerre réelle et non plus avec celle qui est anticipée lors des manœuvres de la Belle époque. Dans une thèse publiée en 1977 et aujourd’hui devenue un classique de l’historiographie, Jean-Jacques Becker montre que l’entrée en guerre des Français est loin de se faire, comme on le répète encore trop souvent, la fleur au fusil.

Escadre : Unité de la marine réunissant plusieurs navires et leurs équipages sous l’autorité d’un même officier.

Escadrille : Unité aérienne réunissant plusieurs pilotes et leurs appareils sous l’autorité d’un même officier.

Escadron : Equivalent dans la cavalerie d’une compagnie d’infanterie. Pour autant, l’escadron est généralement commandé par un capitaine tandis que le grade de chef d’escadron équivaut à celui de commandant.

Escouade : Moitié d’une demi-section confiée généralement au commandement d’un caporal.
L’escouade est le plus petit échelon de l’Armée française et regroupe en général 15 hommes. Il s’agit de la véritable cellule de vie des poilus, au sein de laquelle se développe une très forte cohésion entre les combattants. Celle-ci renvoie d’ailleurs dans une large partie à la théorie dite des groupes primaires, forgée par le sociologue américain Morris Janowitz. En effet, au sein d’une escouade, des activités aussi essentielles que le logement, les repas ou encore les déplacements s’effectuent en commun, ce qui évidemment crée des liens importants entre les hommes.
Le célèbre roman d’Henri Barbusse Le Feu, lauréat du prix Goncourt 1916, est sous-titré Journal d’une escouade.

Espionnite : Fait de voir partout des espions allemands et/ou des manifestations de leur action.

Etapes: se rapporter à Direction des étapes et des Services ou Zones des étapes.

Etat-major : Organisme chargé d’épauler le commandant d’une unité et qui, d’une certaine manière, est comparable au cabinet d’un ministre ou d’un préfet.
Au sein d’un état-major sont regroupés en bureaux un certain nombre de services tels que l’intendance où le renseignement. Exerçant généralement à partir d’un bureau, en arrière des premières lignes, l’officier d’état-major s’oppose à celui de contact qui, lui, vit avec ses hommes, dans les tranchées.

Etat signalétique et des services : Attestation des services militaires accomplis par un individu. Produit par l’armée, ce document comporte des informations relativement semblables aux fiches matricules de recrutement.

Evitement (stratégie de) : Concept forgé par l’historien Frédéric Rousseau qualifiant l’ensemble des stratégies mises en place par les acteurs afin d’éviter, si ce n’est le conflit lui-même, une situation particulièrement exposée.
L’engagement volontaire recèle par exemple, contrairement à ce que l’on pourrait d’ailleurs croire de prime abord, de nombreux cas d’évitement du conflit puisqu’il permet de choisir son arme. Ainsi, nombreux sont les individus à contracter un engagement volontaire dans l’artillerie pour pouvoir éviter l’infanterie, beaucoup plus exposée sur le champ de bataille.

Explosif (obus) : Munition se fractionnant en un grand nombre d’éclats meurtriers au moment de l’explosion de la charge. Obus à fort pouvoir de destruction utilisé de préférence contre des bâtiments ou du matériel.

Extime : Néologisme forgé par Luc Capdevila pour rappeler que certains carnets de combattants de la Grande Guerre ne sont pas si intimes qu’on veut habituellement bien le croire et que, fondamentalement, ils ont à voir avec le monde extérieur. A l’entendre, « il s’agit de documents préparés, voire destinés à être socialisés, émanant le plus souvent des élites culturelles (intellectuels, officiers etc.) habituées à prendre la parole sur l’espace public ». Ce constat amène Luc Capdevila à insérer ces archives dans un temps longs de la pratique écrivante : « les journaux de combattants sont un exercice d’écriture de soi conventionnel depuis le XIXe siècle, avec ses règles conduisant ces écrivains de circonstance à intellectualiser leur expérience du champ de bataille, ces récits étant en général le fruit d’un compromis avec les mythologies de la guerre et de la virilité ».
En définitive, ce concept invite à une distinction entre journaux réellement intimes, émanant des classes les plus populaires, celles qui ne sont pas habituées à la prise de parole publique et de manière générale à l’écriture de soi, et extimes, produits par des élites lettrées et hautement socialisées. Il en résulte pour ces sources, suivant qu’elles relèvent de l’intime ou de l’extime, un rapport plus ou moins distancié à la culture de guerre.